Eyad al-Sarraj

1998 Laureate

Eyad al-Sarraj Eyad al-Sarraj 1998 Laureate

Personal Details

Biographie

Dr Eyad El-Sarraj, psychiatre palestinien et Commissaire général de la Commission indépendante pour les droits des citoyens de Palestine, est décédé le 17 décembre 2013 à Gaza.

En novembre 1998, le Dr Eyad Rajab El Sarraj reçoit le Prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’homme et, au cours de son discours d’acceptation, il déclare: « Le fait de recevoir cette récompense me rappelle l’une des personnes que j’ai laissée derrière moi en prison. Elle m’a dit: « Ne m’oublie pas…je t’en prie…. ne m’oublie pas. »

Dr Eyad Rajab El Sarraj, psychiatre, est un défenseur des droits de l’homme palestinien de renommée internationale. Principalement connu pour son travail de psychiatre dans la bande de Gaza, El Sarraj est le directeur du Programme de santé mentale de la communauté de Gaza et préside actuellement le réseau universitaire Faculty for Israeli-Palestinian Peace International. Fervent défenseur des droits de la communauté palestinienne depuis plus de quarante ans, il a progressivement acquis une renommée internationale pour son engagement.

Eyad El-Sarraj

Eyad El Sarraj est né en 1944 à Beersheba en Palestine. C’est au cours de la guerre israélo-arabe de 1948 qu’il déménage à Gaza avec sa famille.

Après la guerre de 1948, la Bande de Gaza est placée sous le contrôle de l’Egypte et des milliers de réfugiés affluent vers la région. Enfant, Eyad a régulièrement été témoin des dommages psychologiques subis par les réfugiés vivant dans un environnement clandestin, une population croissante, piégée dans une ville étrangère, sans opportunité de retour. Le climat de violence, de désespoir: et d’oppression a profondément marqué le jeune Eyad et a été déterminant dans son choix de se consacrer à défendre les droits de l’homme.

En dépit de ces conditions de vie difficiles, Eyad était un excellent élève. En 1963, il part en Egypte étudier la médecine à l’université d’Alexandrie.

En 1971, il obtient son diplôme de médecine, puis celui de spécialité en chirurgie. Peu de temps après, il retourne à Gaza, alors sous occupation israélienne. Il commence alors à travailler au service pédiatrie de l’hôpital Shifa à Gaza et à l’hôpital psychiatrique de Bethlehem en Cisjordanie occupée par les Israéliens.

Il obtiendra plus tard un diplôme de l’institut psychiatrique de l’université de Londres puis retournera en Israël pour travailler au sein du département de santé contrôlé par l’armée. Entre 1981 et 1988 il dirige les services de santé mentale.

En 1990, après avoir travaillé comme chercheur dans le cadre du Refugee Studies Programme de l’Université d’Oxford, il crée le programme de santé mentale de la communauté de Gaza, programme qui existe encore aujourd’hui. Son siège a malheureusement été détruit par les bombes lancées par des avions israéliens le 30 décembre 2008 lors d’un assaut sur la bande de Gaza.

El Sarraj décrit son quotidien d’alors en ces termes:  » Je partais à trois heures du matin de la maison pour aller au camp de réfugiés de Gaza. Je passais par des barrages routiers pour faire le travail que d’autres ne faisaient pas… Je revenais à la maison dans la soirée pour m’écrouler de fatigue dans le lit pour quelques heures avant de me lever le lendemain matin. »

De retour à Gaza dans les années 1990, El Sarraj devient un critique virulent de l’occupation israélienne et de l’Autorité palestinienne nouvellement formée (AP). Il a été emprisonné trois fois entre décembre 1995 et juin 1996 pour avoir critiqué l’AP. Il a été placé en cellule d’isolement et torturé pendant de longues périodes alors qu’il était détenu.

Après avoir reçu le Prix Martin Ennals 1998, El Sarraj a continué à défendre les droits de l’homme en Palestine et a régulièrement critiqué l’AP, ce qui a finalement conduit Yasser Arafat à ordonner son arrestation début 2001. El Sarraj a cependant été en mesure de vivre dans la clandestinité jusqu’à ce que l’ordre d’arrestation soit levé.

Eyad El-Sarraj

Au cours des élections palestiniennes de 2006, El Sarraj a été candidat pour la Coalition nationale pour la justice et la démocratie (Wa’ad), mais a perdu face aux partis qui ont remporté la majorité: le Fatah et le Hamas.

En 2010, El Sarraj a reçu le Prix Olof Palme pour  » son sens du sacrifice, sa lutte infatigable pour le bon sens, la réconciliation et la paix entre Palestiniens et Israéliens. »

Il continue de travailler comme psychiatre, éducateur et assistant social.
A titre d’expert, il a participé en 2009 à la mission d’établissement des faits sur l’opération “Plomb durci”. Il a notamment apporté des éléments établissant la preuve de l’existence généralisée de troubles de stress post-traumatiques chez les enfants dans le bande de Gaza.

Son témoignage s’est avéré déterminant dans la rédaction du Rapport Goldstone.

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