Bishop Samuel Ruiz Garcia

1997 Laureate

Bishop Ruiz Garcia Bishop Samuel Ruiz Garcia 1997 Laureate

Personal Details

Biographie

Surnommé « Tatic » (père, en dialecte maya), l’évêque Samuel Ruiz Garcia a consacré sa vie à défendre les droits et les libertés des peuples indigènes du Mexique.

« Tatic » est né le 3 novembre 1924 à Irapuato, dans l’état de Guanajuato au centre du Mexique et il est mort le 24 janvier 2011. Le 14 novembre 1959, il est nommé évêque du Chiapas, poste qu’il a occupé jusqu’à sa retraite en 2000. A ses funérailles, le président mexicain Felipe Calderón lui a rendu hommage pour avoir contribué à faire du Mexique « une société plus juste, c’est-à-dire égalitaire, respectueuse de la dignité de chacun et exempte de discrimination ».

« Guide » spirituel des peuples indigènes du Chiapas pendant plus de quarante ans, il s’est consacré à la défense de leurs droits. Grâce à ses efforts désintéressés et à sa volonté de créer une société sans discrimination, il est parvenu à se faire connaître dans les années 1960 en dénonçant les lois non écrites et discriminatoires du Chiapas auxquelles étaient astreints les peuples indigènes.

Bishop Samuel Ruiz Garcia

A son arrivée au Chiapas en 1960, il a été confronté à des injustices sociales qui lui paraissaient insurmontables. Il a été en particulier bouleversé par le traitement réservé aux travailleurs indigènes du Chiapas qui, pour gagner trois maigres centimes par jour, étaient exploités et maltraités par les propriétaires des plantations. Leurs droits figuraient parmi ceux qui étaient les plus bafoués et qui méritaient donc le plus l’attention du prélat.

De 1965 à 1973, il a présidé la Commission des indigènes de la conférence des évêques mexicains, insufflant un nouvel esprit au travail des évêques en faveur des peuples indigènes.

Grâce à sa foi, fondement même de ses idées socialistes, il a donné une voix à la communauté indigène et a l’a aidée à dénoncer les injustices dont elle était victime.

En 1975, il a convoqué la première assemblée du diocèse, composée de tous les membres du clergé. Depuis, elle continue à se réunir régulièrement et n’a cessé de se développer.

Ses efforts ont permis d’amorcer un mouvement pour la défense et la protection des droits des populations indigènes au Mexique.

Défendre « l’option préférentielle pour les pauvres et les opprimés » lui a souvent attiré des problèmes avec le gouvernement ou les oligarques.

En 1990, lors d’une visite du Pape Jean-Paul II au Mexique, des propriétaires fonciers locaux ont écrit une lettre ouverte dans laquelle ils accusaient l’évêque d’être communiste et de fomenter la haine entre les classes. Par la suite, le Vatican l’a même accusé d’avoir « dévié de ses principes ecclésiastiques » et, en 1993, lui a demandé de démissionner. Le clergé mexicain a toutefois pris parti pour « Tatic » et, grâce à ses interventions, est parvenu à obtenir la levée de cette sanction.

De 1994 à 1998, il s’est employé à jouer le rôle de médiateur entre l’Armée zapatiste de libération nationale (EZLN), basée au Chiapas et le gouvernement mexicain. En octobre 1994, il a créé la Commission nationale de médiation (CONAI). Tout au long de ses efforts de médiation entre les deux parties, il a été accusé par le gouvernement mexicain de fomenter les mouvements insurrectionnels et la violence au Chiapas.

Il a néanmoins été choisi pour ses qualités de médiateur expérimenté et respecté pour continuer à jouer ce rôle crucial lors des pourparlers pour la paix qui ont suivi. Il a notamment participé à la signature des Accords de San Andres le 16 février 1995.

Apprécié et reconnu pour son humilité, sa persévérance, et son altruisme sans commune mesure, il a appris, tout au long de ses quinze ans de service, quatre dialectes maya. Il voyageait souvent à dos de mule.

L’évêque Samuel Ruiz Garcia a acquis une renommée internationale pour avoir consacré sa vie à défendre les droits de l’homme. En novembre 1997, il a reçu le Prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’homme à Mexico.

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