Alirio Uribe Muñoz

2003 Laureate

Alirio Uribe Muñoz 2003 Laureate

Personal Details

Biographie

Persécuté et harcelé en permanence, Alirio Uribe Muñoz, défenseur des droits de l’homme colombien, vit littéralement dans « l’ombre de la mort ». Aussi, même lorsqu’il donne des conférences il est toujours accompagné par une escorte de gardes de Peace Brigade International (PBI).

Président du Jose Alvear Restrepo Lawyers’ Collective(CCAJAR), Uribe Muñoz a mené un combat contre la corruption et l’impunité en Colombie depuis le début des années 1990. Il a surtout enquêté sur l’implication du gouvernement dans les exécutions politiques par les groupes paramilitaires, les disparitions et le déplacement forcé de milliers de Colombiens.

A la fin des années 1990, les assassinats de syndicalistes, de défenseurs des droits de l’homme, de fermiers et d’opposants politiques par les groupes paramilitaires colombiens se multiplient. L’hebdomadaire The Economist rapporte qu’en novembre 2009  » Environ moins de 20 % des morts violentes en Colombie sont causées par les guérillas » et selon un rapport du Congrès nord-américain en Amérique du sud publié en 1998, entre trois et quatre milles assassinats politiques sont commis chaque année en Colombie.

Alirio Uribe MunozEn décembre 2000, des photos d’Uribe Muñoz ainsi que des informations sur son domicile et son lieu de travail ont été trouvées lors d’une perquisition chez un caporal de l’armée à la retraite impliqué dans l’assassinat de plusieurs syndicalistes colombiens. La même année, Uribe Muñoz et son collègue Wilson Borja étaient sur trois listes noires circulant à Bogota.

Alirio Uribe Muñoz a reçu le Prix Martin Ennals pour les défenseurs des droits de l’homme le 31 mars 2003. Sergio Vieira de Mello, alors Haut-Commissaire aux droits de l’homme de l’ONU, lui a remis le Prix lors d’une cérémonie retransmise par la télévision suisse. Vieira de Mello mourra tragiquement en août de la même année dans l’attentat du Canal Hotel à Bagdad, en Irak.

La cérémonie de remise du Prix Martin Ennals 2003 a été le premier événement de ce type à être diffusé sur les ondes internationales. La Télévision Suisse Romande l’a retransmise dans le cadre d’une émission spéciale de Zig Zag Café, regardée par environ 25 000 téléspectateurs en Suisse. Le programme a aussi été diffusé quelques temps après par TV5, regardée par des téléspectateurs des cinq continents. Des millions de personnes ont pu ainsi connaître l’histoire d’Uribe Muñoz.

« La terreur n’a pas réussi à prendre le meilleur de nous-mêmes et ne nous empêchera pas de défendre les valeurs les plus cruciales de l’humanité.”

Profondément attristé par la mort de Vieira de Mello, Uribe Muñoz a écrit en août 2003 une lettre à Kofi Annan, ancien Secrétaire général des Nations unies en rendant hommage à un homme de « paix » et un « défenseur des droits de l’homme acharné ». Il a déclaré que l’acte terroriste qui avait causé la mort de Vieira de Mello « touche l’humanité toute entière. Toute la communauté internationale se trouve en deuil. »

Quelques années plus tard, en 2009, Uribe Muñoz et sa famille ont été surveillés et mis sur écoute par le Département administratif de la sécurité (DAS), service de renseignements colombiens responsables des missions touchant à la sécurité nationale.

A titre de défenseur des droits de l’homme, Uribe Muñoz a été observateur international au cours du procès de l’ancien président péruvien Fujimori en 2007.

L’organisation d’Uribe Muñoz, CCAJAR, a lancé une campagne contre l’ancien directeur du DAS, Jorge Aurelio Noguera Cotes, arrêté en 2007 pour complot d’assassinat.

Alirio Uribe Munoz

La campagne de CCAJAR « Called To Trial » a conduit sans aucun doute à l’inculpation de Noguera, « bras droit » du président colombien Uribe, pour l’assassinat de syndicalistes, de défenseurs des droits de l’homme et d’hommes politiques. CCAJAR a « dénoncé le pacte conclu entre les groupes paramilitaires et la classe politique dirigeante en Colombie. »

Même si CCAJAR, en possession de plus de 50 000 pages contenant des preuves de l’implication de Noguera dans des assassinats, ce dernier a été libéré quelques temps après. Accusé de meurtre par un agent du Ministère public, Il a été ré-arrêté en décembre 2008.

Malgré les menaces de mort et les conditions de travail très difficiles, Uribe Muñoz persévère dans la lutte pour la défense des droits de l’homme pour dévoiler à la communauté internationale les violations des droits fondamentaux en Colombie.

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