Abdul-Hadi Al-Khawaja

2022 Laureate

Abdul-Hadi Al-Khawaja 2022 Laureate

Personal Details

Biographie

Abdul-Hadi Al-Khawaja est un éminent défenseur bahreïni-danois de la liberté et de la démocratie. Son dévouement à la protection des droits humains s’est manifesté très tôt, lorsqu’il était étudiant à Londres. D’un franc-parler sans compromis, Al-Khawaja incarne l’esprit de contestation du Bahreïn ; il a inspiré toute une génération de militant-e-s dans le pays et au-delà.

C’est lorsqu’il était étudiant qu’il a commencé à manifester contre la détention arbitraire et la torture de plusieurs civils au Bahreïn. Il a obtenu l’asile au Danemark avec sa famille et a poursuivi son travail de plaidoyer, en documentant les violations des droits humains commises au Bahreïn, et en plaidant en faveur des victimes et des survivant-e-s. Il a été le premier représentant de la société civile à s’exprimer lors du premier examen périodique universel du Bahreïn. Après son retour au pays, il a publiquement critiqué le régime bahreïni qu’il a accusé d’être responsables d’une série de violations des droits humains et d’avoir encouragé la discrimination entre la majorité chiite et la minorité sunnite. Il a combattu les inégalités économiques et la corruption endémique qui y sévissent.

Al-Khawaja a cofondé avec d’autres défenseur-euse-s des droits humains bahreïni-e-s et de la région, plusieurs organisations de défense des droits humains de premier plan, telles que le Bahrain Centre of Human Rights (en 2001) et le Gulf Centre of Human Rights (en 2011). Ces ONG étaient les premières de leur genre dans la région MENA et ont favorisé l’éclosion d’une puissante culture de la résistance contre les régimes autoritaires.

Il a également étendu son travail de défense des droits humains à l’échelle internationale. Il a mené des travaux de recherche et d’enquête importants en collaboration avec Front Line Defenders, il a été membre du conseil consultatif du Damascus Centre for Human Rights Studies, il a conseillé The Arab Group for Monitoring Media Performance et a participé à la mission d’enquête d’Amnesty International en Irak.

En février 2011, alors que le mouvement de soulèvements populaires du « Printemps arabe » gagne le Bahreïn, Abdul-Hadi Al-Khawaja est à la tête de plusieurs manifestations pacifiques et s’engage corps et âme dans la campagne visant à garantir des réformes démocratiques dans toute la région MENA. La monarchie bahreïnie riposte et, peu après les affrontements du Pearl Roundabout en avril 2011, Abdul-Hadi Al-Khawaja est violemment arrêté avant d’être porté disparu pendant deux mois. Il a subi, pendant cette période, des actes de torture perpétrés avec l’aval de l’État. En juin 2011, à l’issue d’un procès militaire, il a été condamné à la prison à vie. Avril 2021 marquait sa dixième année d’emprisonnement et son soixantième anniversaire, rappelant ainsi que les défenseur-euse-s des droits humains du Bahreïn continuent de payer un lourd tribut pour leurs activités de plaidoyer.

En prison, Al-Khawaja a organisé de multiples grèves de la faim pour demander le respect des droits des détenu-e-s. En janvier 2012, il a entamé sa plus longue grève de la faim, qui a duré 110 jours et a eu un grand impact sur sa santé. Pour le maintenir en vie, les autorités pénitentiaires l’auraient nourri de force, ce qui constitue un acte de torture. Le 16 novembre 2021, il a entamé une nouvelle grève de la faim pour protester contre la décision du centre de détention de restreindre les appels de sa famille jusqu’à qu’il obtienne gain de cause. Sa sécurité physique en prison suscite de très vives inquiétudes et nécessite une intervention rapide. L’État du Bahreïn doit lui offrir une réhabilitation pour les tortures subies et doit lui assurer une protection contre le COVID-19.

Photos