Nabeel Rajab libéré de prison !
Nabeel Rajab, président du Bahrain Center for Human Rights et finaliste du Prix Martin Ennals 2012, a été libéré de prison le mardi 9 juin dernier.
Qui est Nabeel Rajab ?
Nabeel Rajab est l’un des fondateurs et le président actuel du Bahrain Center for Human Rights (BCHR), une organisation locale dédiée à la promotion des droits humains à travers la recherche, la formation et le suivi des droits humains. Le BCHR a reçu le Prix Martin Ennals en 2012 en tant que finaliste pour leur rapport sur les violations des droits humains au Bahreïn.
Rajab avait déjà purgé une peine de prison de deux ans pour des accusations liées à la liberté d’expression. Il avait été libéré en 2014. A nouveau arrêté en 2016, il a été condamné à six ans de prison pour délits de « diffusion de fausses nouvelles ».
La Fondation Martin Ennals et les Lauréats s’expriment
En avril 2020, la Fondation Martin Ennals et les gagnants du Prix Martin Ennals ont demandé la libération de tous les défenseurs des droits humains emprisonnés dans le monde, y compris Nabeel Rajab et les autres gagnants du Prix :
- Ilham Tohti (Chine), Lauréat du Prix Martin Ennals 2016
- Ahmed Mansoor (Emirats Arabes Unis), Lauréat du Prix Martin Ennals 2015
- Abdullahdi Al-Khawaja (Bahreïn), finaliste du Prix Martin Ennals 2012
- Nasrin Sotoudeh (Iran), finaliste du Prix Martin Ennals 2012
Lire la lettre écrite par les gagnants du Prix Martin Ennals :
Que se passe-t-il au Bahreïn ?
La situation des droits humains au Bahreïn reste critique.
Selon un rapport de Human Rights Watch datant de 2019, « les autorités ont bannies tous les médias indépendants opérant dans le pays, dissout tous les groupes d’opposition et réprimé les publications critiques en lignes ». Le Bahreïn refuse l’accès aux organisations de défense des droits humains tel que l’Organe des Nations Unies pour les droits de l’homme. Le gouvernement maintient sa politique d’arrestation, de condamnation et de harcèlement des défenseurs des droits humains, des journalistes, et des dirigeants de l’opposition.
Bien que certains prisonniers aient été libérés au début de la pandémie de coronavirus au premier semestre 2020, les prisons du Bahreïn abritent de nombreux défenseurs des droits humains et prisonniers politiques, dont Abdulhadi Al-Khawaja, vice-président du BCHR, qui purge une peine d’emprisonnement à perpétuité pour avoir mené des manifestations pacifiques critiquant la répression du régime en 2011 et exigeant des comptes pour torture et corruption. Al-Khawaja a été condamné en 2011 par les autorités pour des accusations de financement et de participation au terrorisme, ainsi que pour « espionnage pour un pays étranger ».
Le 17 mars 2020, le Bahreïn a libéré 1486 prisonniers. Le Bahrain center for Human Rights a révélé que, de tous les détenus libérés, 394 au total ont été emprisonnés pour des motifs politiques.
Soutien à Nabeel Rajab, sa famille et ses collègues
La Fondation Martin Ennals exprime sa grande satisfaction concernant la libération de Nabeel Rajab et sa réunification avec sa famille et ses collègues. Nous lui souhaitons sécurité et succès dans ses entreprises futures.
Références
https://www.amnesty.org/fr/countries/middle-east-and-north-africa/bahrain/report-bahrain/
https://www.hrw.org/world-report/2020/country-chapters/bahrain
http://birdbh.org/category/advocacy/freedom-of-expression-association-and-assembly/
https://www.ishr.ch/news/bahrain-free-imprisoned-rights-activists
https://www.humanrightsfirst.org/blog/abdulhadi-al-khawaja-sentenced-five-years-ago-today