Rajan Hoole

2007 Laureate

Rajan Hoole Rajan Hoole 2007 Laureate

Personal Details

Biographie

Rajan Hoole est un défenseur des droits de l’homme sri lankais originaire de Jaffna, ville tamoule au nord du Sri Lanka. Co-fondateur des Professeurs d’université pour les droits de l’homme (UTHR), il est reconnu à travers toute la communauté internationale pour avoir documenté en toute objectivité les violations des droits de l’homme au Sri Lanka.

Juste avant que la guerre civile du Sri Lanka n’éclate en 1983, ce mathématicien formé à Oxford était professeur et pianiste à Jaffna.

A la fin des années 1980, alors que le nombre de victimes de massacres et de violations des droits de l’homme était en nette augmentation, Hoole a décidé de rejoindre l’UTHR à Jaffna qui comptait déjà 300 membres.

L’UTHR, fondée en 1988, a commencé à publier des rapports sur les violations des droits de l’homme à l’université de Jaffna. L’une de leurs missions était de « combattre la terreur dans laquelle vivait la communauté tamoule à la fois sur les plans externe et interne, tout en luttant contre l’impunité des responsables des violations.” Il s’agissait aussi de “créer un espace de dialogue qui puisse rendre les sphères sociale et politique plus humaines en les reliant à la vie communautaire”.

Hoole et Kopalasingham Sritharan, co-fondateur de l’UTHR, ont commencé à écrire des rapports contenant des informations sur les violations des droits de l’homme commises par les forces gouvernementales sri lankaises, la Force indienne de maintien de la paix (IPFK) et les Tigres de libération de l’Ilam tamoul (LTTE).

L’UTHR a néanmoins été la cible de menaces de la part de toutes les parties au conflit: Dr. Rajani Thirangama, également fondatrice de l’UTHR, a fini par être assassinée en 1989 un jour à peine après que le premier ministre de l’Inde, V.P. Singh a annoncé le retrait de l’IPFK du Sri Lanka. Elle avait accusé la LTTE, la IPFK et le gouvernement sri lankais d’avoir été impliqués dans des violations des droits de l’homme contre des civils innocents tamouls. L’assassinat de Thirangama, qui aurait été commandité par des membres des LTTE, a créé un choc dans les rangs de l’UTHR. Plusieurs membres ont même décidé d’abandonner leur lutte. Mais cet événement a eu l’effet inverse chez Hoole.

Craignant pour leurs vies suite à l’assassinat de Thirangama, Hoole et Sritharan ont fui Jaffna mais ont continué à enquêter dans la clandestinité sur les violations des droits de l’homme dont était victime la communauté tamoule.

Après le retrait complet de l’IPFK en 1990, les LTTE ont pris le contrôle de Jaffna. Selon le rapport Rays of Hope Amidst Deepening Gloom (Lueurs d’espoir dans l’obscurité grandissante) écrit par l’UTHR, ils ont “sécurisé” la zone et ont “supprimé délibérément les dissensions internes en détenant illégalement les opposants, en les torturant et en les exécutant.”

Refusant de se taire et d’arrêter de dénoncer les violations, ils n’ont jamais pu retourner chez eux.

Pendant plus de dix ans et au grand péril de leurs vies, Hoole et Sritharan ont continué inlassablement à rassembler des informations sur les violations des droits de l’homme commises par toutes les parties au conflit. Selon les estimations de l’ONU, le nombre total d’exécutions serait compris entre 80 000 et 100 000.

L’UTHR a participé à des enquêtes internationales comme « Trinco 5” sur l’attentat de Mullaitivu, attentat où cinquante-et-un femmes et enfants ont été tués et dix-sept travailleurs humanitaires exécutés.

Hoole est l’auteur de Sri Lanka: The Arrogance of Power: Myths, Decadence & Murder (Sri Lanka, L’arrogance du pouvoir: mythes, décadence et assassinat), un recueil historique de cinq cents quatre pages sur le conflit au Sri Lanka.

En 2007, Hoole et Sritharan ont reçu le Prix Martin Ennals pour s’être consacrés pendant vingt ans à la défense des droits de l’homme au Sri Lanka.

Hans Thoolen, président de la Fondation Martin Ennals, décrit les lauréats comme des « symboles du mouvement des droits de l’homme.” Et d’ajouter: “Ils se sont élevés pour les droits de l’homme et la démocratie alors que c’était une activité dangereuse ». Hoole décrit son travail comme une activité nécessaire pour ne pas perdre la raison. « On ne pense pas trop à la situation », dit-il, « on prend nos précautions, tout ça devient une routine, mais on ne pense pas au-delà ». Hoole et Sritharan ont réalisé que s’ils avaient vécu dans la peur et la paranoïa, « ils n’auraient jamais pu accomplir tout ce qu’ils ont fait. »

Rajan Hoole et Sritharan continuent de réunir des informations sur les violations des droits de l’homme et de publier des rapports toujours dans le cadre de leur travail pour l’UTHR.

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