Cao Shunli

2014 Finalist

Cao Shunli Cao Shunli 2014 Finalist

Personal Details

Biographie

Cao Shunli était une militante chinoise qui a perdu la vie dans son combat pour une société plus juste. De 2008 jusqu’au jour de sa disparition forcée le 14 septembre 2013, Cao Shunli a défendu avec ferveur les droits à l’accès à l’information, aux libertés d’expression et d’assemblée.

Exemple marquant d’une société civile chinoise de plus en plus active et diverse, Cao consacrait avant tout ses efforts à faire le lien entre les initiatives nationales et les processus internationaux en encourageant le gouvernement à se conformer aux standards internationaux des droits humains. Son militantisme reflétait une sensibilisation croissante aux droits humains des citoyens chinois mais aussi a alimenté leur désir de participation. Le travail de défense des droits humains de Cao a non seulement contribué à  l’avancée de la cause des droits humains en Chine mais a aussi participé à renforcer le système international des droits humains. Elle est parvenue à faire entendre de nouvelles voix et faire entrevoir de nouvelles perspectives à la communauté internationale sur leur mise en oeuvre.

Cao Shunli (4e en partant de la gauche, sous le parapluie aux couleurs arc-en-ciel) lors d’un sit-in avec un autre militant à Pékin

Cao Shunli

Cao Shunli (4e en partant de la gauche, sous le parapluie aux couleurs arc-en-ciel) lors d’un sit-in avce un autre militant à Pékin.

Le combat de Cao pour les droits humains commence en 2002 lorsqu’elle est licenciée par une agence gouvernementale pour avoir tenté de lutter contre la corruption dans le domaine du logement. Avocate de formation, Cao  a utilisé les lois et les tribunaux nationaux mais aussi les pétitions pour faire pression pour obtenir davantage de transparence sur les informations relatives au gouvernement et pour accroître la participation des citoyens.

Cao a également directement soumis un rapport au Conseil des droits de l’homme avant l’Examen périodique universel de la Chine. Grâce à des tactiques juridiques variées et pacifiques, Cao a méthodiquement fait progresser une nouvelle forme de militantisme des droits humains en Chine.

La Chine continue d’être l’un des pays les plus difficiles au monde pour les défenseurs des droits humains et la société civile indépendante. L’expérience de Cao n’a pas fait exception: elle a été détenue à de nombreuses reprises et condamnée à des peines de prison à cause de son militantisme opiniâtre. Il lui est ainsi arrivé d’être détenue puis condamnée à purger une peine d’un an dans un camp de rééducation par le travail après avoir protesté contre sa détention illégale. Dès qu’elle a été libérée, Cao a immédiatement repris ses activités de militante. Elle a ainsi continué à faire pression sur le gouvernement pour qu’il se conforme aux normes internationales et qu’il autorise les citoyens à participer aux mécanismes internationaux des droits humains. Malgré la détention et les menaces constantes de la police, Cao a continué à organiser des sit-in pacifiques et rédigé des demandes conjointes avec d’autres militants pour exiger davantage de transparence et une meilleure participation dans les mécanismes des droits humains.

Cao Shunli

Des manifestants devant l’ambassade chinoise à Dublin avec un poster rendant hommage à  Cao Shunli.Elle est décédée le 13 mars 2014 en raison de complications liées à son état de santé suite au refus des autorités de lui prodiguer les soins médicaux adéquats alors qu’elle se trouvait en prison.

Le 14 septembre 2013, Cao a été arrêtée et placée en détention pour la dernière fois par les autorités chinoises à l’aéroport international de Pékin. Elle se rendait alors à Genève pour participer à la session du Conseil des droits de l’homme et à une formation sur les mécanismes onusiens des droits humains organisée par le Service international pour les droits de l’homme. Cao a été formellement arrêtée en octobre sous prétexte d’avoir “cherché à provoquer des conflits et troublé l’ordre public”.

Des manifestants devant l’ambassade chinoise à Dublin avec un poster rendant hommage à  Cao Shunli.Elle est décédée le 13 mars 2014 en raison de complications liées à son état de santé suite au refus des autorités de lui prodiguer les soins médicaux adéquats alors qu’elle se trouvait en prison.

Fin octobre 2013, Cao Shunli, manifestement émaciée, a fait savoir à son avocate qu’elle ne recevait pas assez de nourriture, ni de traitement médical approprié pour ses problèmes de santé. Après que son avocate a renouvelé plusieurs fois sa demande de libération conditionnelle pour raisons médicales, Cao a enfin été transférée, sous respirateur artificiel et à peine consciente, du centre de détention vers une unité médicale d’urgence le 20 février 2014.

Pour ses modestes espoirs de voir, un jour, davantage de transparence et de participation citoyenne, Cao a fini par donner sa vie. Le 14 mars 2014, six mois après sa disparition et deux semaines à peine avant de fêter son 53e anniversaire, la famille de Cao est arrivée à l’hôpital militaire de Pékin (hôpital 309) pour apprendre qu’elle était déjà décédée.

Depuis que la nouvelle du décès de Cao a été ébruitée, les communautés nationale et internationales ont partagé leurs préoccupations croissantes concernant sa mort. Les appels à la lutte contre l’impunité et à l’ouverture d’une enquête exhaustive et indépendante sur les circonstances de sa mort tragique se sont multipliés. Le prix Martin Ennals apporte tout son soutien aux efforts nationaux chinois et internationaux. Ensemble, nous rendons hommage à l’héritage vivant qu’a laissé Cao Shunli et nous exprimons notre solidarité envers les défenseurs des droits humains en Chine qui poursuivront son combat.

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