Ana Paula Gomes de Oliveira

2025 Laureate

Ana Paula Gomes de Oliveira 2025 Laureate

Personal Details

Biographie

« J’ai l’impression qu’une partie de moi est morte avec mon fils. Grâce à mon combat, j’ai trouvé un moyen de continuer à assumer mon rôle de mère. Si j’arrête, je mourrai. »

Ana Paula Oliveira est une femme noire de 48 ans, mère, défenseuse des droits humains, éducatrice et chercheuse qui vit dans la favela de Manguinhos à Rio de Janeiro, au Brésil. En mai 2014, son fils Johnatha a été tué lorsque la police a tiré sans discernement sur des habitants qui manifestaient contre les violences policières dans la favela, touchant Johnatha dans le dos alors qu’il passait par là. Le récit entourant le meurtre de Johnatha a été déformé par les médias et la police, une pratique courante qui consiste à criminaliser les victimes de violences policières lorsqu’elles sont noires et vivent dans la périphérie du Brésil. Après une décennie sans réponses et sans justice, le jury dans le procès du meurtrier de Johnatha, qui s’est tenu en 2024, a accepté une demande de dernière minute de la défense visant à requalifier le crime d’homicide volontaire en homicide involontaire (sans intention de tuer).

Au cours de la décennie qui a suivi la mort de Johnatha, Ana Paula Oliveira est devenue une importante militante, activiste et source d’inspiration pour la lutte, la résistance et le courage contre les violences policières et le racisme institutionnel. Elle a cofondé le mouvement des Mères de Manguinhos (Mães de Manguinhos), un collectif de femmes noires composé de mères et de membres de familles dont les enfants et autres proches ont été tués par des agents des forces de l’ordre. Le collectif œuvre pour la justice, la mémoire et la vérité, ainsi que pour la redevabilité de l’État dans les cas de meurtre, de privation de liberté et d’autres types de violences policières fondées sur le racisme. Il milite en faveur de réformes législatives et politiques au niveau institutionnel et offre une solidarité, un soutien juridique et émotionnel aux familles et aux communautés touchées.

Ana Paula Oliveira a joué un rôle clé dans l’inspiration, la résistance et l’organisation des collectifs de mères à travers le Brésil, l’un des mouvements sociaux qui connaît la plus forte croissance dans le pays. Elle est membre active du Réseau d’aide aux victimes de violences étatiques (Raave), qui offre un soutien psychosocial aux familles et a réussi à promouvoir des réformes législatives visant à lutter contre le racisme systémique et à fournir un soutien plus complet aux familles et aux communautés des victimes. Elle s’est récemment rendue à Brasilia pour participer au séminaire national « Mères pour les droits » (Mães por Direitos), aux côtés d’autres mères et d’organisations de différentes régions du Brésil, afin de présenter des plaintes et des propositions de politiques publiques visant à améliorer l’accès aux services de soutien des victimes de violence étatique, qui ne cesse d’augmenter chaque jour.

Le Brésil est le pays qui affiche le taux le plus élevé de décès de défenseurs des droits humains. Malgré les menaces et les intimidations constantes auxquelles elle est confrontée, Ana Paula Oliveira a porté son combat sur la scène internationale, en s’engageant directement auprès des Nations unies.

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