Trois défenseur-e-s des droits humains nominé-e-s pour le Prix Martin Ennals 2016

août 24, 2016
La sélection des nominé-e-s au Prix est effectuée par la communauté internationale des droits humains (voir jury ci-dessous). Cette récompense est attribué e à des défenseur-e-s des droits humains qui ont démontré un engagement et un courage hors du commun malgré les risques encourus. Le but de ce prix est de mettre en valeur leur travail et de les protéger par une visibilité accrue.

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Les blogueurs de Zone 9

La prison de Kality en Ethiopie, où sont détenus de nombreux journalistes et prisonniers politiques, est constituée de huit zones. Les blogueurs de Zone 9 ont choisi leur nom comme symbole pour l’Ethiopie, pays où les libertés politiques sont sévèrement limitées. Ils écrivent des articles d’opinion et des articles de fond qui mettent l’accent sur la constitution, les questions économiques, éducatives et culturelles. Ils répertorient les violations des droits humains et les violations du droit par les acteurs étatiques et non-étatiques. En outre, ils mettent en lumière la situation des prisonniers politiques en Ethiopie. Deux semaines après la création de leur blog, celui-ci a été bloqué. Deux ans plus tard, six de ses membres ont été arrêtés et reconnus coupables de terrorisme. Bien qu’ils aient été libérés, trois sont en exil tandis que ceux qui sont encore en Ethiopie sont interdits de voyage.

Ils ont déclaré: « Nous sommes extrêmement honorés d’être nominé-e-s pour le Prix Martin Ennals. Cette reconnaissance accroît suffisamment notre visibilité pour améliorer notre sécurité, et cela montre également que le monde héberge une même famille. C’est la preuve que quand une partie du monde est réduite au silence, l’autre partie prendra la parole au nom de celle-là. Cette reconnaissance va définitivement nous motiver à continuer notre combat pour créer une meilleure Ethiopie où les droits humains sont respectés. »

 

Ilham Tohti

Ilham Tohti

Célèbre intellectuel ouïghour en Chine, il a travaillé deux décennies durant pour favoriser le dialogue et la compréhension entre les Ouïghours et les Han chinois. Il a rejeté le séparatisme et a cherché une réconciliation fondée sur le respect de la culture ouïghour. À partir de 1994, il a commencé à écrire sur les problèmes et les abus dans le Xinjiang, ce qui a eu pour conséquence d’être placé sous surveillance de l’Etat. De 1999 à 2003, il a été interdit d’enseignement et arrêté en 2009 après avoir publié des informations sur des Ouïghours qui ont été arrêtés, tués ou qui ont « disparus » pendant et après des manifestations. Ilham Tohti a été arrêté le 15 janvier 2014. Il a été reconnu coupable de séparatisme et condamné à l’emprisonnement à vie après un procès de deux jours.

Sa fille a déclaré : « Mon père Ilham Tohti a utilisé une seule arme dans sa lutte pour les droits fondamentaux des Ouïghours du Xinjiang: des mots. Prononcés, écrits, distribués et affichés. Ceci est tout ce qu’il avait à sa disposition, et tout ce dont il avait besoin. Voilà ce que la Chine a trouvé si menaçant. Une personne comme lui ne mérite même pas d’être une journée en prison. »

 

Razan Zaitouneh

Razan Zaitouneh 

Eminente avocate spécialisée dans les droits humains, militante et journaliste en Syrie, Razan a consacré sa vie à défendre les prisonniers politiques, à répertorier les crimes contre l’humanité et à aider autrui à se libérer de l’oppression. Cette activité a conduit à une interdiction de voyage en 2002. Après le début du conflit en 2011, elle a fondé le Centre de documentation des violations (CDV), qui répertorie le nombre de morts et les mauvais traitements dans les prisons syriennes. A travers le CDV, elle a compilé des listes de détenu-e-s, d’exécuté-e-s et de disparu-e-s. Le 9 décembre 2013, un groupe d’hommes armés et masqués a pris d’assaut les bureaux de CDV à Douma, une ville à proximité de Damas, et a enlevé Razan, son mari Wael Hamada et deux collègues. Leur lieu de détention demeure inconnu.

Sa sœur, Rana Zaitouneh a déclaré: «En dépit de son absence, Razan continue d’avoir un impact, d’inspirer les gens et de s’opposer à ses oppresseurs, cela dans une quête de liberté. Son allégeance est à la liberté face à l’oppression et la peur. Et maintenant elle a été privée de liberté. Sa voix a été réduite au silence. Razan a toujours cru que tout le monde avait les mêmes droits. Elle est déterminée à ce que personne ne soit oublié. Je suis convaincue qu’elle ne sera pas oubliée. »

Le Prix sera remis le 11 octobre lors d’une cérémonie organisée par la Ville de Genève.

La principale distinction du mouvement des droits humains. Le Prix Martin Ennals pour les défenseur-e-s des droits humains est une collaboration unique entre dix des plus importantes organisations mondiales des droits humains pour protéger les défenseur-e-s dans le monde entier. Le jury est composé des ONGs suivantes:

  • Amnesty International,
  • Human Rights Watch,
  • Human Rights First,
  • Féd. int’le des ligues des droits de l’Homme,
  • Organisation mondiale contre la torture,
  • Front Line Defenders
  • Commission internationale des juristes,
  • EWDE Allemagne,
  • Service int’l pour les droits de l’Homme
  • HURIDOCS

Version électronique avec biographies, photos, vidéos:

https://www.dropbox.com/sh/1esl2xqjo9hxn31/AAAb2UWqKH67knoxsvZs64PPa?dl=0

Pour plus d’information, veuillez contacter: Michael Khambatta, +41 79 474 82 08, khambatta@martinennalsaward.org ou visitez www.martinennalsaward.org