Jusqu’à son décès en décembre 2020, Sizani Ngubane était une militante sud-africaine de longue date qui avait consacré sa vie à la promotion de l’égalité des sexes et à la défense des droits des femmes et des autochtones. Elle avait commencé sa carrière dans le domaine des droits humains en tant que militante au sein de l’ANC (le parti politique social-démocrate d’Afrique du Sud) avant de devenir Coordinatrice provincial de l’Assemblée de la Coalition nationale des femmes d’Afrique du Sud en 1991.
Elle avait mené plusieurs recherches sur les femmes en milieu rural et avait contribué à l’élaboration de la Charte des femmes pour l’égalité en Afrique du Sud. Sa contribution a d’ailleurs été déterminante dans l’élaboration d’une section consacrées aux droits des femmes rurales et autochtones dans la Constitution sud-africaine, adoptée en 1996.
C’est en 1998 que Sizani fonde le Rural Women’s Movement (RWM), une organisation unique de femmes et fillettes issues du monde rural, qui lutte contre la violence sexiste et pour l’accès des femmes à la terre, à l’éducation, aux droits fonciers, à la propriété et à l’héritage. RWM est désormais une coalition de quelque 501 organisations communautaires comptant près de 50 000 membres et qui travaille à la fois au niveau local, national et international.
En tant que membre fondatrice de l’organisation, Sizani avait mené de nombreuses campagnes et formations de plaidoyer ; elle avait fait pression pour l’égalité des droits des femmes rurales et leur droit à la propriété foncière dans les juridictions qui sont sous soumises au droit coutumier.
Ces dernières années, elle avait concentré sa lutte contre des projets de loi, comme celui de l’Ingonyama Trust, qui pourrait déposséder les femmes vivant en milieu rural de leurs terres dans la province du KwaZulu-Natal.
Au cours des quatre dernières décennies, Sizani avait démontré son engagement inébranlable en faveur des droits des femmes en général malgré les nombreuses menaces qu’elle avait subies.
Propos du Jury sur Sizani Ngubane :