Depuis sa première année à l’université en 1974, Robert Sann Aung se bat courageusement contre les violations des droits humains. Il a été plusieurs fois emprisonné dans des conditions difficiles, attaqué physiquement et régulièrement menacé. Son éducation a été interrompue à de nombreuses reprises et il a été radié du barreau entre 1993 et 2012. Tout au long de sa carrière il a fourni une assistance juridique, ou simplement des conseils, souvent gratuitement, à ceux dont les droits ont été bafoués.
Il est devenu un militant étudiant quelques mois à peine après avoir commencé ses études universitaires en 1974. En décembre de cette année-là, des étudiants ont demandé qu’U Thant, Secrétaire général des Nations Unies récemment décédé, ait droit à des obsèques nationales. Après une semaine de manifestations, l’armée a répondu avec force tuant plus de 100 étudiants. Robert a été arrêté, interrogé, et seulement libéré après deux mois.
Les universités ont été fermées et Robert a dû recommencer ses études l’année suivante, en 1976, mais a été de nouveau arrêté pour son militantisme étudiant, et a recommencé ses études pour une troisième fois en 1978. Il a obtenu son diplôme en droit en 1982. La même année, il a travaillé à défendre des soldats accusés de haute trahison. Pour cela, il a été accusé de faire partie de l’Union nationale Karen et menacé de radiation.
Il a continué à fournir des conseils juridiques gratuitement et a écrit sur la nécessité d’un Etat de droit. Il a travaillé sur de nombreuses affaires de grande importance. Il a été détenu à nouveau en 1988 pour quelques mois. Suite aux élections truquées de 1990, il a défendu le cas de Peter Linn Bin, un candidat indépendant, qui a contesté le résultat devant les tribunaux. Robert a été menacé par l’armée pour s’être occupé de ce cas. Il a été radié du barreau sans possibilité de se défendre.
Il a continué à fournir des conseils où il pouvait et a été emprisonné de 1997 à 2003 pour ses efforts en faveur d’une gouvernance démocratique. En 2008, il a été attaqué physiquement par des partisans politiques du gouvernement et emprisonné dans des conditions extrêmement difficiles durant deux ans et demi.
En 2012 il a réussi à réintégrer le barreau. Depuis, il a travaillé pour le compte d’enfants soldats emprisonnés, des personnes manifestants devant une mine de cuivre contestée, des manifestants politiques pacifiques, des personnes dont les terres ont été confisquées par l’armée, ainsi que des militants étudiants.
Bien que le gouvernement du Myanmar ait été plus ouvert au cours des dernières années, Robert Sann Aung reçoit toujours des menaces des forces de sécurité quand il s’occupe de cas sensibles, ce qu’il fait avec peu d’hésitation. Il travaille sans relâche dans un système juridique malgré le fait que les autorités ou ceux qui disposent de moyens sont en mesure d’influencer les tribunaux.