Tchadienne, Jacqueline Moudeina est l’une des rares femmes avocates dans son pays. Elle vient de se voir attribuer le Prix Martin-Ennals, du nom du premier secrétaire général d’Amnesty International (1927-1991). Créé en 1993, doté d’une somme de 20 000 francs, ce prix des défenseurs des droits de l’homme, qui représente dix ONG, lui sera remis en avril à Genève.

“Jacqueline Moudeina a pris d’énormes risques en déposant des plaintes au Tchad contre de nombreux complices d’Hissène Habré, y compris les chefs de sa police politique dont beaucoup occupent encore des postes de haut niveau“, a relevé la Fédération internationale des droits de l’homme. Elle a surtout été l’une des avocates des victimes de l’ancien président du Tchad dans le procès qui lui a été intenté au Sénégal où il vit en exil, assigné à résidence pour complicité de torture. En juin 2001, elle a été elle-même victime d’une attaque des forces de police dans son pays lors d’un rassemblement pacifique de femmes qui protestaient contre les fraudes électorales.